Il naît à Barcelone le 10 mars. Fils de Josep Forcano et Rosa Andreu, il est l'aîné de 13 enfants et grandit dans une famille profondément religieuse.

Il passe son enfance et sa jeunesse à Canet de Mar (Barcelone). Dès son plus jeune âge, il est fasciné par la photographie ; il s'arrête quotidiennement devant la vitrine du photographe Manuel Paratge, dans la rue Prat de la Riba, à Canet de Mar. Il prend ses premiers clichés avec un appareil en bois qui appartenait à sa mère.

 Il crée son premier laboratoire photographique à Canet de Mar (Fotografía Forcano), réalisant des reportages sur la vie locale. Toutefois, avant de commencer sa carrière de photographe professionnel, Eugeni Forcano a travaillé comme "vendeur indépendant" lié à l'industrie textile "Can Maynou" dont son père était le directeur général. Il s'agit d'une usine de tissus et de toiles d'où il tire le matériel nécessaire à la création de sa propre boutique "Forcano Creaciones y Fantasías". 

Son intérêt croissant pour la photographie l'amène à devenir membre de l'Agrupació Fotogràfica de Catalunya, à laquelle il appartiendra toute sa vie.

Au début des années 1950, Eugeni Forcano crée "Transports Catedral" (Calle Joaquim Pou, 4, Barcelone), une entreprise de livraisons à domicile (Deliveroo et UberEats n'avaient rien inventé !). Comme dans le cas du magasin d'accessoires, l'entreprise connaît un succès commercial notable, et il travaille pour des célébrités telles que la chanteuse Raquel Meyer ou la société aéronautique Aviaco.

il intègre le monde de la photographie et participe à des expositions internationales - où il remporte des prix importants - ainsi qu'à des concours nationaux.

Il commence à travailler pour l'hebdomadaire Destino, pour lequel il propose les photographies de couverture et des reportages jusqu'en 1974.

En collaboration avec son frère Josep, il crée le "Studio Forcano" (dans la calle Joaquim Pou, 4, où se trouvait auparavant "Transportes Catedral"). Josep sera son fidèle collaborateur pendant près de deux décennies.

Il commence à travailler comme photographe publicitaire chez Roldós. Puis, il reçoit ensuite un appel de Seix y Barral Publicidad. La maison d'édition lui commande des couvertures pour la Biblioteca Breve et la collection Formentor. Il crée également des couvertures pour la maison d'édition Aymà. Il se rend à Paris à l'invitation du Commissariat général au tourisme français, au sein d'un groupe de photographes espagnols composé de Cualladó, Cantero, Gómez, Basté, Colom, Cubaró, Masats, Maspons, Miserachs et Ontañón, qui expose ensuite, également collectivement, à Paris, Madrid et Barcelone. L'exposition a pour nom "Onze photographes à Paris". 

Prix de la ville de Barcelone pour la photographie en noir et blanc. Forcano commence à travailler pour France Press et Dalmas. 

Publication de la troisième édition du livre "Barcelone" par la maison d'édition de Destino, avec 500 photographies de la ville et des textes de Carles Soldevila. Il rejoint l'équipe artistique et technique de la revue Don (Fabra, Marquesans, Comín et Forcano) avec la collaboration de Nèstor Luján, Joan Perucho, Josep Maria Espinàs, Jaime Gil de Biedma et Juan Marsé. La publication se démarque par une façon inhabituelle et audacieuse de faire des images et d'écrire. 

Gebrauchgraphik International lui consacre une longue section avec un commentaire détaillé de son œuvre. Graphis, de Zurich, reproduit ses photographies. 

Photographis, de Zurich, publie ses images les plus marquantes. Commandé par la maison d'édition Egat, il réalise la première affiche photographique du mouvement artistique et culturel connu sous le nom de rue Tuset, aux côtés des graphistes Gallardo, Vellvé, Pla Narbona, Parragón et Pedragosa. 

Il est engagé par Josep Maria Riba pour réaliser des photographies pour Tilsa (Textil Industrial Leonesa, S. A.). Pendant deux ans, il se rend à León pour photographier la collection de mode que l'équipe de création a conçue.

Publication du livre "Festa Major" (Maison d'édition Destino), avec des photographies de lui et des textes de Josep Maria Espinàs. Il travaille pour Publinsa, Keiton & Eckardt, Delpire (Paris) et Dupont (Suisse). 

Il reçoit la médaille d'or de l'Agrupació Fotogràfica de Catalunya pour son travail en couleur. On lui remet le Prix Gardoqui de la publicité, pour son travail en couleur pour Myrurgia. 

Il reçoit le prix Gardoqui de la publicité, pour ses travaux dans des magazines espagnols pour la marque Warner's. Le FAD (Fomento de las Artes Decorativas) de Barcelone le choisit comme photographe pour une série de conférences sur différents sujets, avec Daniel Giralt Miracle, Oriol Bohigas, Yves Zimmerman, Miquel Porter-Moix, etc. 

Il réalise l'affiche de la Semaine internationale des personnes âgées. Il la fera également en 1973 et 1974. 

Il obtient le trophée de la Plaque d'or de l'Agrupació Fotogràfica de Catalunya, félicitant la créativité de sa carrière.  

Il réalise l'affiche du concours international de la mode masculine. 

Il reçoit le prix de la ville de Barcelone pour ses photographies en couleur. 

La Fédération internationale de l'art photographique de Berne le nomme artiste FIAP. Il travaille pour l'exposition de Majorque, en hommage au 85e anniversaire de Joan Miró, en collaboration directe avec le peintre. 

Publication du volume 36 de l’Œuvre Complète de Josep Pla, édité par la maison d'édition Destino, dans lequel l'écrivain fait référence à ses photographies. Il réalise des affiches pour les expositions de la Sala Gothsland de Barcelone, et continue à le faire les années suivantes. 

Il est le seul photographe de l'"Exposition d'affiches pour le Club de Tennis de Barcelone", organisée par l'Association catalane de publicité et de communication. 

Publication de Història de l'art català (L'època de les avantguardes 1917-1970), de Francesc Miralles (Edicions 62), dans lequel il est mis en avant en tant que photographe. 

Il reçoit le grand prix Negracolor pour ses recherches sur l'image photographique. 

Le Dr Josep Ramón Armengol lui dédie une salle au sein de la clinique Quirón de Barcelone pour une exposition permanente de ses photographies. Il présente à un groupe d'intellectuels espagnols (José Luís Aranguren, J.L. Sampedro, J. M. Lozano, Lluís Folch i Camarasa, J. M. Forcada, Alfredo Rubio de Castarlenas, etc.) son travail sur une nouvelle manière de créer des images, "provoquant le hasard par le biais de la lumière". Le journal Noticiero Universal se fait l'écho de l'événement et Rosario M. Rochina, spécialiste de la photographie, écrit : " Il ne s'agit pas seulement d'une nouvelle réussite dans l'œuvre révolutionnaire d'Eugenio Forcano, mais d'une importante conquête de la photographie en général. Nous sommes en mesure d'affirmer que rien de tel n'a encore été produit au niveau international". Dans le volume 45 - le dernier volume - des Œuvres complètes de Josep Pla, des photographies de ce dernier sont publiées. L'un d'eux, "Portrait d'adieu de Josep Pla", symbolique et expressif, sert de couverture au livre. 

Il remporte le Grand Prix Negtor-84 de la photographie couleur. Lluís Permanyer, écrivain et journaliste, publie dans La Vanguardia, avec des illustrations en couleur dans un format remarquable, un commentaire analytique et profond sur ce nouveau langage photographique : "...qui ouvre sans aucun doute un horizon possibilités infinies". Et de poursuivre : "Le photographe barcelonais Eugeni Forcano a inventé une nouvelle forme d'expression photographique". La revue Diorama, de Madrid, publie de nombreuses images d'Eugeni Forcano, et son rédacteur en chef, J. R. Alcocer, écrit : "...poussé par son esprit de chercheur et par le sentiment que la photographie représente une voie ouverte vers l'avenir, son travail est précurseur et nous n'hésitons pas à le considérer en accord l'idée de la photographie qui, selon nous, prévaudra au cours du XXIe siècle à venir. 

Le journal El Periódico de Catalunya, publie une interview réalisée dans le studio de Forcano, sur sa vie et son œuvre, dans lequel ses nouvelles photographies sont également mises en valeur.

"Aquí Imagen", un magazine publié à Madrid met en valeur ses nouvelles photographies dans une de ses sections. Le spécialiste Jorge Rueda écrit : "Je vous regarde avec étonnement, Eugeni. Vous êtes si vivant à la soixantaine que vous avez enfin réussi à photographier des soupirs... Vous avez passé tellement de temps à courir après les lumières que vous méritez de continuer à être un pionnier". 

Il travaille sur le tirage et classe son œuvre en noir et blanc. Il continue à explorer, dans une évolution ascendante, la nouvelle forme d'expression qu'il a découverte. 

Il est l'invité d'honneur à la grande exposition "Retrat de Barcelona" au Centre de Cultura Contemporània de Barcelona. 

La maison d'édition Ausa publie le livre "Josep Pla vist per Eugeni Forcano", avec des critiques très favorables, avec quelques commentaires tels que : "le portrait le plus complexe et le plus pénétrant qui nous ait été légué de ce personnage" (Lluís Permanyer, La Vanguardia) ; "Voir ces photos, c'est retrouver la personnalité de Josep Pla" (Rosario Martínez Rochina, Diorama) ; "Eugeni Forcano est l'un des meilleurs photographes catalans de ce siècle, avec Francesc Català-Roca et Xavier Miserachs, au sein d'une courte liste de professionnels" (Dolors Massot, ABC) ; "Une leçon de photographie extraordinaire" (José Corredor-Matheos, poète, critique et historien). Miquel Riera parle longuement du livre et de l'auteur dans El Punt et dans Presència. Il est mis en avant comme l'auteur de l'exposition "Fotografía y sociedad en la España de Franco. Fuentes de la memoria III" (Ministère de la Culture, La Caixa, Lunwerg), et dans le livre qui en est édité. 

Exposition à la galerie Pièce Unique -Josep Gich de Palafrugell intitulée "A la sombra seductora de Josep Pla", dans le cadre des manifestations de commémoration du centenaire de l'écrivain. Exposition d'œuvres originales et présentation du livre "A la sombra seductora de Josep Pla" (Éditions Polígrafa) à la galerie Joan Prats de Barcelone. L'exposition sera présentée en Catalogne. Il participe à l'hommage rendu à Josep Pla à Ceret (France) avec des photographies en noir et blanc de l'écrivain. 

Publication du livre "Banyoles en dia de mercat, 1966", édité par la Fondation Caixa de Girona. Présentation du livre et de l'exposition photographique dans la salle historique El Tint de Banyoles, en tant qu'événement culturel et citoyen. L'exposition et le livre ont ensuite été présentés à la Fontana d'Or de Gérone et dans d'autres villes de la province. Josep Pla écrivait en 1966 dans la revue Destino : "Sur ces photographies, il y a une chose qui m'impressionne vivement, c'est qu'il suffit de les regarder un court instant pour deviner avec une grande précision les dialogues des gens". "Le livre est d'une grande qualité et un très beau témoignage, non pas de l'histoire, mais de la vie", écrit Andrés Trapiello. Josep Maria Espinàs écrit dans El Periódico : "On peut entendre parler ces hommes et ces femmes de Banyoles". 

Exposition à la galerie Kowasa de Barcelone de son œuvre en noir et blanc. Juan Bufill écrit à ce sujet dans La Vanguardia : "Heureusement, dans le regard de Forcano, il y a, en plus de la dénonciation sociale et de la compassion, un sens de l'humour "sain"". Abel Figueres écrit dans Avui : "des images pleines de tendresse, d'humanité et de vitalité... la vie peut être capturée au vol si nous avons la sensibilité, la sagesse, la patience et la bonne technique".

La galerie Kowasa présente les photographies d'Eugeni Forcano dans "Paris Photo 2003", au Carrousel du Louvre, avec d'autres artistes espagnols (Carlos Barrantes, Agustí Centelles, José Ortiz de Echagüe, Otho Lloyd, Ramon Masats, Oriol Maspons et Pilar Pequeño). 

L'exposition "La vitrina del fotògraf", au Palau Robert de Barcelone, présente l'ensemble de sa carrière artistique. Il participe à l'exposition "Vidas privadas", avec des photographies de la collection de la Fondation Foto Colectania, pour laquelle un vaste catalogue est publié. Il participe à la grande exposition et au livre "El pop español", au Museo de Arte Moderno Esteban Vicente de Ségovie. Francisco Calvo Serraller en est le commissaire et Publio López Mondéjar y collabore pour la section photographique. 

L'Institut de Cultura de Barcelona participe à la conception d'une grande exposition anthologique de la trajectoire de Forcano. Elle est présentée au Palau de la Virreina et rencontre un énorme succès auprès du public et de la critique et elle bénéficie d'une importante couverture médiatique. Lunwerg publie le livre "Eugeni Forcano : fotografias 1960-1996", très bien documenté tant en textes qu'en images. Cet ouvrage reçoit beaucoup d'avis positifs. Jorge Rueda, photographe et critique, écrit à Forcano : "Merci pour cette explosion de vie aveuglante qu'est votre livre". L'Unió de Professionals de la Imatge i la Fotografia de Catalunya (UPIFC) le nomme membre d'honneur et lui consacre un numéro entier de sa revue. Il participe au Ve Séminaire sur la photographie et le journalisme organisé par la Fundación Santa María de Albarracín : projection d'un film, conférence et colloque avec Rosario Martínez Rochina. L'événement est également proposé à Blanquerna (Université Ramon Llull) et dans plusieurs autres entités culturelles. 

Il participe à l'exposition et au livre "Miradas paralelas - Fotografía Realista en Italia y España" (Vues parallèles - Photographie réaliste en Italie et en Espagne) au Museu Nacional d'Art de Catalunya (MNAC). 

Exposition "Provocar L'atzar a través de llum", mettant en lumière sa dernière étape de recherche en couleur, à l'Agrupació Fotogràfica de Catalunya. Un catalogue est publié.

Il lègue à l'Arxiu Fotografic de Barcelone 650 originaux en noir et blanc de grand format, pris dans la ville pendant les années 1960, et de tirages d'époque imprimés par l'auteur. Deux expositions simultanées de ces photographies sont organisées aux Archives photographiques et dans la Sala Ciutat de la mairie de Barcelone. L'assemblée plénière de la mairie de Barcelone lui décerne la médaille d'or du mérite artistique "pour son travail de photographe et de chercheur en photographie, une œuvre dotée d'un regard pénétrant, sensible, passionné et ironique qui, pendant de nombreuses années, depuis la revue Destino, a illustré la réalité sociale et culturelle de la Catalogne et qui, depuis de nombreuses publications, a témoigné de l'évolution de la ville et de la culture de Barcelone".

Publication du livre "Eugeni Forcano : la meva Barcelona" par les éditions Lunwerg. Exposition d'une collection de photographies en noir et blanc dans le cadre du programme de l'événement Festimage à Calella (Barcelone). Au Xe Séminaire de photographie et journalisme d'Albarracín (Teruel, Espagne), il participe à un échange avec Gervasio Sánchez et Rosario Martínez Rochina. Un film sur les différentes facettes de son travail en noir et blanc et en couleur est projeté. 

Inauguration de l'Espace Eugeni Forcano à la Maison-Musée Lluis Domènech, à Canet de Mar. Une salle permanente de son travail photographique et une reproduction de ce qu'était son studio y sont présentées. En même temps, une grande quantité d'œuvres est exposée dans le musée, de manière temporaire. 

La Generalitat de Catalunya lui décerne la Croix de Sant Jordi pour " son rôle en tant que l'un des photographes professionnels les plus remarquables de la seconde moitié du XXe siècle en Catalogne, à la fois classique et avant-gardiste. Ses images constituent un précieux héritage artistique et culturel". Le ministère de la culture lui remet le prix national de la photographie "en reconnaissance à l'extraordinaire qualité de son travail, à la pérennité de ses images et à sa longue carrière, soulignant sa capacité novatrice et expérimentale dans le langage de la photographie". 

Il lègue à Canet de Mar de deux nouvelles collections photographiques : "Josep Pla vu par Eugeni Forcano" et "Dans l'ombre séduisante de Josep Pla", des images créatives et symbolistes liées à son œuvre littéraire. La mairie de Villarquemado (Teruel) donne le nom de Eugeni Forcano à la salle d'exposition de la Maison de la Culture. L'exposition photographique "La vida atrapada al vuelo" est organisée par le Musée de Teruel.

L'exposition "Atrapar la Vida" est présentée à la Real Academia de San Fernando à Madrid. Elle est organisée par le ministère de l'éducation, de la culture et des sports, en collaboration avec la Real Academia. Elle fait partie intégrante de la section officielle de PhotoEspaña 2014. Publication du livre-catalogue "Eugeni Forcano - Fotografías : Atrapar la Vida", édité par le ministère de l'éducation, de la culture et des sports.

Expositions au Centre d'Estudis Catalans de l'Université Paris-Sorbonne et à la Fundació Ave María de Sitges : "Eugeni Forcano, Paris 62/15". Exposition "Atrapar la vida" au musée de Teruel, dans le cadre du festival de photo Teruel Punto.

À la salle Industria à Canet de Mar, est présentée l'exposition "Forcano et la mode des années 60".

Exposition "Forcano et la mode des années 60" au Centre culturel Calisay de Arenys de Mar. Exposition "Banyoles dia de mercat" au Museu Arqueològic de Banyoles. Exposition "La vida atrapada al vuelo" à la Galerie Château d'Eau de Toulouse et à l'Institut Cervantes de Toulouse.

Les expositions "La vida atrapada al vol" et "Provocar l'atzar a través de la llum" sont présentées au Palau Solterra de la Fundació Vila Casas. Puis, le livre-catalogue "La vida atrapada al vol" est publié. 

Eugeni Forcano i Andreu meurt le 22 avril à Canet de Mar. Il avait 92 ans.